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Albator, Corsaire de l’Espace

Albator, héros d’enfance pour certains d’entre nous, s’est immiscé sur grand écran le 25 décembre dernier, sans tambours ni trompettes. D’ailleurs, quelle drôle d’idée de ressortir des cartons ce héros suranné, qui a atteint le sommet de sa gloire au milieu des années 80. C’est à se demander comment le réalisateur Shinji Aramaki a-t-il fait pour réunir le financement nécessaire à ce projet. Une question existentielle à laquelle nous ne pouvons pas répondre mais que l’on s’est posée avec Richard, après avoir vu Albator, Corsaire de l’Espace en 2D. Non pas que le film soit mauvais, mais à quel public se destine-t-il ?

Nostalgie zéro, pas forcément un défaut

Abandonne sur le seuil de la porte tout espoir, toi le nostalgique de 30 /40 ans qui pensais chanter à pleins poumons la chanson du générique de ton enfance. Car la mouture 2013 du corsaire de l’espace n’a plus rien à voir avec le personnage original. Il a pourtant été fait appel Leiji Matsumoto pour le scénario, géniteur d’Albator, affichant 75 ans au compteur tout de même. On évolue en 2977 et le héros maudit erre toujours à travers la galaxie à bord de son vaisseau Arcadia. Il lutte contre la coalition Gaia, qui l’empêche de revenir sur Terre et doit faire face à l’intrusion d’un traître à bord de son vaisseau. Rebondissements à la pelle, interrogations existentielles, questions métaphysique et esthétique sublime, voilà le cocktail de ce film d’animation.

De superbes décors

Rien à dire sur l’emballage. On est ici face à des maîtres de l’animation, qui ont apporté un soin tout particulier aux textures des vêtements, aux coiffures des personnages, avec des effets de lumière qui vont bien, et des clins d’œil steampunk du plus bel effet. Le résultat est tellement probant que l’on pourrait sélectionner n’importe quelle image du film au hasard, et on la trouverait splendide. La bande d’Albator est une belle bande de poseurs, avec un chef ultra narcissique qui fait claquer sa cape à chaque apparition. On se rapproche beaucoup du superbe Final Fantasy VII : Advent Children.

Un scénario en pointillé, un vaisseau Arcadia sublimé

Le film dure presque deux heures (1h50) et offre de longs moments de contemplation. Le rythme général est assez lent, entrecoupé de scènes de batailles assez musclées, avec des personnages qui ont beaucoup de choses à dire, tout n’étant pas forcément intéressant. Certains se posent des questions existentielles, sont en quête de rédemption et vont plusieurs fois changer de camps. Mais ce tout ceci n’est pas très grave aux yeux d’Albator, qui sait tout et voit tout. Il est trop puissant. D’ailleurs, son histoire est ici en quelque sorte réinventée, on appuie sur reboot et on relance la machine car ce film ne s’appuie en rien sur ce qui a pu se faire dans les séries Albator 78 ou 84, ou dans toutes autres itération du personnage. Et si le corsaire de l’espace est bien présent, son vaisseau, l’Arcadia, prend une place prépondérante, et s’impose à l’écran de manière agressive, inquiétante.

Un film adulte ?

Depuis sa sortie en Décembre dernier, le film n’a pas manqué de décevoir les fans hard-core du corsaire. Mais un fan hard-core peut-il être satisfait ? Car nous ne sommes pas ici dans un copié-collé du mythe, loin de là. Le réalisateur a pris les personnages centraux et les éléments originaux qu’il a intelligemment transporté en l’an de grâce 2013/14. Le film jouit d’une esthétique superbe et d’un scénario un peu mollasson. Mais peu importe, il est toujours intéressant de se laisser guider dans un univers dont les codes (ici japonais) sont si différents des nôtres. Les scènes de combat sont majestueuses et bien orchestrées. Et l’histoire d’Albator s’illustre très bien sur grand écran, inscrivant ainsi son empreinte pour les générations futures.

 

En gros, ce qu'il faut retenir

Note

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A propos de Karine

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Humble scribe depuis 1999 sur divers supports papier et numérique tels que : Joypad, Playstation Magazine, Consoles+, Gamepro.fr, mais aussi Voici (si si pour 2 articles) ou encore Viamichelin.fr. Citation du moment : "I cry because others are stupid. That makes me sad." Sheldon Cooper.

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