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Roman – Une Révolution en Sept Recettes, livre 1 : Ceux qu’on mange – Notre avis

Prenons un shaker, versons-y de la fantasy, un worldbuilding autour de l’art culinaire et l’éternel conflit riches / pauvres. Secouons bien fort le tout et on a une idée de ce premier tome d’Une Révolution en Sept Recette de Ryan Rose. Alors bien-sûr, c’est très réduit de le présenter comme ça mais c’est parfait pour mon introduction. Pour une fois, je suis dans le thème !  

Paprick est un boucher. Employé à l’usine royale, il passe ses journées à découper des phénons, ces bêtes gigantesques dont la viande offre à celui qui l’ingurgite des propriétés magiques. En tant que popul, Paprick n’a pas le droit de s’en procurer, sa consommation étant réservée aux plus riches, les Singuls. Quand il vole pour la première fois un morceau de phénon, sa vie tourne au vinaigre. Sous la pression, il crée une recette supérieure qui lui confère une puissance sans pareille. Cet exploit lui permet d’entrer à l’Académie culinaire pour réaliser son rêve et devenir Chef. Plongé au cœur de l’élite singul, les injustices n’en sont que de plus en plus amères, et Paprick pourrait bien être l’ingrédient manquant pour mettre fin au calvaire des populs. Après tout, il ne suffit que d’une pincée de sel dans la plaie déjà à vif des opprimés pour que la révolution se mette en marche.

J’ai tellement de choses qui me passe en tête après avoir terminé ce premier tome. Je ne sais pas si je l’ai vraiment digéré (restons dans le culinaire) mais je peux dire qu’il m’a marqué et secoué. Nous voilà avec Paprick le Popul (essayez de le dire très vite plein de fois, bah c’est pas facile..), apprenti boucher qui aimerait s’élever dans la société mais pour ça, il faut créer une recette magique donc avoir les bons ingrédients. Autant dire très compliqué à son niveau. Mais sa vie bascule quand il vole de la viande de phénon, crée une recette avec des épices dont il n’a pas le nom et se retrouve avec une recette supérieure qui lui vaut de se retrouver chez les Singuls, à l’Académie culinaire. Mais à quel prix ?  

Car il a beau être chez les Singuls (les riches), il reste popul (pauvre) aux yeux du reste du monde qui l’entoure. Il va falloir endurer les moqueries, les humiliations en essayant de se trouver des alliés à qui il n’est pas toujours facile de faire confiance. Le récit se fait comme dans l’Empire du Vampire de Jay Krystoff, Paprick raconte son histoire alors qu’il est emprisonné, son récit, au fil des pages, va nous raconter pourquoi il se retrouve dans les geôles. Et autant vous dire qu’il va falloir vous accrocher parce qu’on est dans un univers sombre, violent où la mort est omniprésente et où l’élite opprime les plus faibles.  

Vous allez me dire que c’est assez classique. Oui, ça l’est mais l’originalité de ce récit, c’est sa magie. Tout tourne autour de la cuisine, de ses ingrédients, des pouvoirs qu’elle offre. Et de la limite à franchir ou non pour l’utiliser. Le récit tourne autour de l’art culinaire dont il prend les termes, les détourne parfois. Des prénoms aux expressions, absolument tout est décliné dans le champ lexical de la nourriture. Et c’est là l’immense originalité de l’histoire. L’auteur rend le tout extrêmement fluide, c’est super bien intégré, on est immergé dans un univers atypique pour le genre. Et j’ai adoré ! On a l’impression de sentir les épices, de tester des saveurs mais d’un autre côté, on peut aussi avoir la nausée, sentir un poids sur l’estomac… C’est toute la force de l’histoire, on s’imprègne des odeurs, bonnes ou mauvaises.

On a beau osciller entre présent et passé, les transitions sont bien faites et les cours passages avec Paprick emprisonné apporte beaucoup au récit. On se demande même comment ce jeune homme d’apparence plutôt simple et gentil se retrouve avec le surnom de Boucher avec ses phrases aussi aiguisées que ses couteux. Bien sûr, il faudra lire ce tome pour le comprendre. Au fur et à mesure, on découvre les recettes supérieurs (les recettes sont vraiment dans le livre), leur propriétés magiques mais aussi leur danger. Ce système de magie est vraiment excellent !

J’ai l’impression d’oublier tellement de choses en écrivant cette chronique mais ce Une Révolution en Sept Recettes est une grosse claque ! C’est sûrement une de mes meilleures lectures de cette année. On a beau être sur un départ de conflit classique, le récit intrigue, il est prenant mais il bouscule, dégoute parfois et se fait se questionner sur notre façon de consommer, sur le respect que l’on porte aux animaux qui nourrissent mais à quel prix ? Car ils ont beau être fictifs, ils sont là et pas traiter de la meilleure des façons… On n’est pas dans une simple lutte des classes… On termine le récit avec un rythme qui s’accélère sans qu’on puisse lâcher, un véritable page-turner ! Surtout que les chapitres sont assez courts donc on a du mal à s’arrêter de les dévorer. On nous balance des révélations dans la tronche avec une seule envie, connaître la suite. Une fois le livre fermé, on souffle un bon coup et on tente de digérer tout ça. Mais ça faisait longtemps que je n’avais pas lu une fantasy aussi qualitative et aussi prenante. Le tout avec une petite pincée qui fait penser à L’Attaque des Titans.

Pour finir, De Saxus nous offre une édition reliée aux p’tits oignons (restons en mode cuisine) : le livre est beau, colle parfaitement au récit avec tout un tas de petites illustrations pour les chapitres. Un délice. Pour les yeux !   

Une Révolution en Sept Recettes – Livre 1 : Ceux qu’on mange de Ryan Rose aux éditions De Saxus. Traduit de l’anglais par Jonathan Oriol.

A propos de Shoop

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Adepte de la danse de l’eau et des éclairs de givre en tous genres. N’aime ni le soleil, ni les endroits avec du monde dedans. Elle voue un culte sans limite au mec au bouclier de chez Marvel et est plutôt jouasse de voir revenir Chris Metzen. Préfère les chats aux enfants.

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