From Hell

Sacré morceau que ce roman graphique. Je ne reviendrai pas sur sa réputation ni sur celle de son célèbre auteur Alan Moore. Déjà, Je pense que From Hell ne peut laisser personne indifférent. Pour ma part, je suis comblé, mais je peux comprendre qu’entre les dessins et le ton, l’objet ne déplaise.

Les dessins d’abord. Ils sont l’oeuvre d’Eddie Campbell, qui avouons-le, n’a pas fait grand chose d’autre d’important. Ces dessins sont très particuliers. Il faut préciser qu’ils m’ont longtemps fait hésiter à lire le livre. Je me disais qu’entre le style très 80 de Watchmen ou celui bariolé de Swamp Thing, Alan Moore avait des choix étranges de dessinateur. En effet, si l’on feuillette simplement From Hell, les dessins peuvent laisser une impression d’inachevé, d’être peu précis voir même bâclés. Mais lorsque l’on lit le livre, ces premières mauvaises impressions s’effacent. C’est assez rapidement que je me suis rendu compte que les dessins sont même parfaits pour l’oeuvre. Le décor Victorien, les physiques atypiques de l’époque, le Londres crasseux mais grandiose, le smog et la pluie, tout y est. Le noir et blanc, le trait, tout concourt à créer une ambiance particulière et propre à From Hell.

L’édition française

Quant à l’histoire, celle du mythe de Jack l’éventreur, elle n’est pas fondée du tout sur le suspens. N’attendez aucune surprise puisque l’identité de Jack l’éventreur est révélée directement. D’ailleurs les lecteurs de l’édition VO peuvent le découvrir dès la couverture. En fait, là où Alan Moore rend l’affaire intéressante, c’est en montrant sa construction. Il s’attache aux moindre détails qui vont créer le mythe de l’éventreur. L’enquête n’est donc pas le but du livre. Elle n’est que la suite logique des évènements.

Attention, il est important de préciser qu’il faut réserver la lecture de From Hell a un public averti. Non seulement parce qu’il y a des scènes difficiles, mais également parce qu’il faut une certaine maturité pour apprécier l’oeuvre à sa juste valeur. C’est ce qui est plaisant avec Alan Moore. Il n’adapte pas l’histoire à un public. Il la livre telle quelle, sans l’édulcorer, en choisissant de tout montrer, ce qui est rare de nos jours. La lecture en VO n’est pas si difficile que ça, de plus cela permet d’obtenir un prix plus accessible que la version française. En tout cas, c’est un sacré pavé et il vaut mieux prévoir du temps devant soi avant de s’attaquer à sa lecture.

Finalement, je peux maintenant cautionner le qualificatif de “chef d’oeuvre” souvent associer à From Hell.

 

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