Padraig Kenny revient chez Lumen Editions avec un nouveau roman jeunesse : L’Après. J’avais adoré Les Monstres de Rookhaven du même auteur et sa réécriture de Frankenstein, Stitch, avait su me toucher. Ici, nous sommes dans un monde post-apocalyptique où les humains qui ont survécu au Déluge tentent de survivre tant bien que mal.
De qui vient le véritable danger : des machines ou de ceux qui les créent ?
Depuis que la fin du monde a eu lieu, Jen et son père se débrouillent comme ils peuvent pour subsister. Mais lorsqu’ils tombent sur un groupe de survivants qui ont construit une véritable communauté aux allures de grande famille, tout ce que croyait la jeune fille risque bien d’être chamboulé à jamais. D’autant que Jen a un secret : son père est une IA d’apparence humaine, un secret qui doit être dissimulé, même à ceux à qui elle aimerait pouvoir faire confiance…
C’est une question qui revient souvent dans les livres de Padraig Kenny : ceux que l’on considère comme les méchants, les monstres, le sont-ils vraiment ? Ici, nous suivons Jen et son père, John. Mais John n’est pas comme tout le monde, c’est une IA d’apparence humaine et bien sûr, cela ne doit pas se savoir. Leur but ? Survivent comme ils peuvent dans ce monde hostile et tentent d’atteindre le Lac Placide donc la jeune fille rêve.
Sur leur route, ils vont tomber sur une communauté qui vit comme une grande famille et Jen va réaliser ce que c’est et la chambouler complètement. Car malgré la vision idyllique qu’elle a devant elle, elle va aussi faire face aux jugements hâtifs concernant les androïdes car les machines sont tenues comme responsables de la fin du monde. Et c’est assez difficile de cacher la vrai nature de son père adoptif car même si il est très paternel avec elle, sa façon d’être et son grand savoir fait que beaucoup de gens se posent des questions.



Jen va aussi comprendre beaucoup de choses au sein de cette communauté. Elle va en découvrir plus sur son père et surtout, elle va savoir qui elle est. Mais aussi faire face à la discrimination. Car c’est bien connu, la plupart du temps, les gens jugent sans vraiment connaitre et on peur de ce qu’ils ne connaissent pas. Ce qui pousse à la réflexion et qui peut être mis en parallèle avec notre réalité, à l’heure où nous sommes de plus en plus connectés, où l’IA prend de plus en plus de place. Faut-il complètement se fermer ou s’ouvrir à une certaine évolution même si l’on sait que, de toute façon, il y aura toujours des humains pour contourner le truc et mal faire les choses, c’est, pour moi, inévitable.
Etant un roman jeunesse, donc destiné à un jeune public (à partir de 10 ans), c’est une lecture qui se fait vite en tant qu’adulte. Mais comme toujours, l’auteur s’adresse aux plus jeunes sans les prendre pour des débiles. C’est bien écrit, les messages sont, comme toujours, chouettes et les sujets les plus graves sont traités avec justesse et bienveillance. Les personnages sont attachants et la relations Jen / John est belle. Une lecture que je recommande fortement aux plus jeunes. Et aux moins jeunes également !
