Rozenn aime Camille qui aime Marjorie… qui aime Rozenn. Un trio amoureux sur fond de romance LGBTQ+ qui sent bon le sable chaud et les vagues de l’océan. Question ambiance, on peut dire que l’autrice, Ludmilla Taillanter – dont c’est le premier roman – réussit à nous faire plonger dans ce quotidien estival incarné par Rozenn, jeune fille un peu bousculée par la vie qui va passer l’été à travailler dans un camping.
« Tous venaient ici pour oublier, le temps de quelques jours, quelques semaines, leur identité durant le reste de l’année. Ils se réinventaient. Les gens d’ici étaient mus par une énergie folle, celle qui les extirpait de l’inertie du quotidien.
Le sourire aux lèvres, je me tournai vers Rozenn.
– Bienvenue pour le meilleur été de ta vie. » Rozenn débarque dans un camping de bord de mer où elle sera saisonnière pour l’été, au café La Voile. L’occasion pour elle de faire une pause avant de commencer son nouveau poste d’ingénieur à la rentrée – et de prendre le temps de se poser les questions qui la taraudent sur son avenir.
Sur place, elle rencontre Camille, un jeune instituteur qui passe ses étés ici depuis des années. L’alchimie se crée tout de suite entre eux – jusqu’à l’arrivée d’une jeune femme, Marjorie, une cliente aussi charismatique que distante.
Si la relation entre Rozenn et Camille s’épanouit, ils sont tous les deux troublés par Marjorie et la place que celle-ci prend au sein de leur duo. Entre eux trois, pourtant si différents, la complicité s’installe et le doute commencer à les envahir : et s’il existait une autre manière de s’aimer ?
Elle va vite croiser le bellâtre du coin, Camille, surfeur charmeur qui coche toutes les cases du mec idéal pour une amourette éphémère entre sessions de surf et soirées sur la plage. C’est alors que surgit une troisième protagoniste, Marjorie, dont l’attitude froide et hautaine est l’exacte opposée du caractère de Rozenn : solaire, qui croque la vie à pleine dent.



On prend plaisir à suivre ces trois personnages, les regarder se tourner autour, se questionner sur leurs relations amoureuses. On parle polyamour, conventions sociales, et comment affronter le regard des autres. Quelques scènes un peu chaudes viennent ponctuer le récit mais rien de bien méchant, du moins si l’on est âgé d’au moins 18 ans dirons-nous. L’autrice ne rentre pas dans les détails, les actions étant suggérées.
Le roman se déroule, empruntant le point de vue de chacun des trois protagonistes avec parfois quelques longueurs dans leurs atermoiements, mais bon, c’est subjectif et j’imagine que certaines lectrices aiment bien que l’on détaille ce qui peut bien traverser le crâne de nos pairs. D’ailleurs, l’attitude de Camille donne l’impression que les sentiments et attitudes du jeune homme sont passés à travers le filtre féminin. Dans le sens où, on a l’impression que Camille pense et agit comme toute fille aimerait qu’il le fasse, dans un monde idéal par exemple. Du côté de l’écriture, c’est un premier roman, je dirais qu’elle gagnerait à parfois alléger certaines phrases qui deviennent un peu redondantes à force de trop vouloir décrire. Un petit défaut qui sera vite corrigé au fil des prochains livres à n’en pas douter.
