Sorti depuis fin octobre en France, Gravity a déjà rassemblé près de 4 millions de spectateurs. Il faut dire que le film d’ Alfonso Cuarón a été porté par un bouche à oreille très positif dès sa sortie aux Etats-Unis, et par une bande-annonce accrocheuse. Où l’on voit des astronautes réparant ce qui semble être un satellite, et qui vont être victime d’un accident. Tout va très vite, et le pire est à envisager : que faire quand on est perdu dans l’espace, sans la moindre capsule de survie à l’horizon ? Lorsque l’on sait pertinemment qu’aucune aide ne viendra de la Terre ou d’une planète peuplée de gentils extra-terrestres.
Un film féministe ?
Avec un casting réduit au minimum, Gravity va être porté par ses acteurs, et plus exactement par son actrice Sandra Bullock. Elle incarne le docteur Ryan Stone, experte en ingénierie médicale, dont c’est la toute première mission dans l’espace. A ses côtés, l’astronaute Matt Kowalsky effectue sa dernière sortie dans l’espace. Alors qu’ils interviennent sur le téléscope Hublle, l’impensable va se produire : une pluie de débris va s’abattre sur l’équipage et le réduire à néant. Matt et Ryan sont les seuls survivants. La liaison avec la Terre est rompue. Il ne leur reste plus qu’à trouver une solution. On va donc suivre pendant 1h30 leur épopée, les accompagner dans leurs doutes et interrogations. Il faut d’ailleurs tirer un grand coup de chapeau à Sandra Bullock qui livre une performance solide. On y croit ! Et ce n’est pas simplement grâce à la 3D, c’est aussi par le biais de ce qu’elle délivre tout au long du film. Quel plaisir de voir une femme réussir cette prouesse !
Un projet maîtrisé de bout en bout
Derrière Gravity, il y a Alfonso Cuarón qui a écrit le scénario avec son fils Jonás, avant de le proposer à Universal Studios puis finalement concrétiser le projet avec Warner Bros. Tout semble se dérouler avec une précision d’horloger. Le film n’est ni trop court, ni trop long et débute directement dans l’action, et dans l’espace. Nous sommes au coeur de l’aventure. Avec des effets de caméra bien à lui, le réalisateur nous fait pénétrer derrière la visière de l’astronaute. On entend sa respiration, on suit sa galère et on peste lorsque l’on réalise que tous les éléments semblent agir en sa défaveur. On est frappé par ce silence et cette solitude étouffante. Si le salut doit arriver, il ne viendra que de celle ou celui qui décidera d’agir, refusant l’inévitable. C’est une bien belle leçon de courage que délivre Sandra Bullock et Alfonso Cuarón, à des milliers de kilomètres de la Terre, dans un environnement sublime mis en place par le directeur de la photographie Emmanuel Lubetsky.